Kif Bessière
Artiste à Aix-en-Provence
« Peindre, c’est s’autoriser à s’éblouir. »
Pierre AlechinskyKif
Est-ce par référence à Baudelaire que depuis des mois, Kif plume et déplume sans relâche sa galerie de volatiles ? S’il est vrai que l’univers des oiseaux ignore les limites et se meut dans les espaces infinis d’une inépuisable légèreté, il n’en demeure pas moins que les volatiles représentés ici sont bel et bien ancrés dans la matière.
Le choix des couleurs et des matériaux bruts, puissamment façonnés, malaxés, malmenés même, nous parle d’un corps à corps avec la pâte de la peinture, les entailles et les découpures. En observant tantôt la démarche hésitante des oiseaux, tantôt leur vol éthéré, comment ne pas songer à ce vers de « I’Albatros » :
Exilé sur le sol au milieu des nuées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Pourtant, à en croire l’artiste, s’il fallait absolument débusquer une source d’inspiration, c’est sans doute du côté de Manolo Millares et de Paul Rebeyrolle qu’il faudrait chercher : tension et humour, gravité et légèreté, inquiétude et harmonie.
Galeries
Découvrez l’univers de Kif
Oiseaux
Les Gaviottes,
Quand l’appel hauturier
Gonfle les voiles blanches,
Les gaviottes s’invitent
Au festin de la mer.
Suivront-elles le fil
Que la coque a tissé
Jusqu’aux iles lointaines ?
Mireille Ferrandez
Gyotaku
Le gyotaku (魚拓?, en français « ichtyogramme ») est un art japonais consistant à reproduire des empreintes de poissons sur différents supports tels que du papier ou du tissu. Cette méthode utilisée par les pêcheurs depuis le IXème siècle immortalisait leurs plus belles prises. Ils pouvaient ainsi prouver leur valeur de pêcheur à leurs pairs. « l’ichtyogramme » attestant ainsi la taille du poisson pêché.
Sur leurs œuvres, les pêcheurs japonais inscrivaient également les mensurations de leurs prises, le lieu de la capture et ajoutaient parfois un poème de remerciement avant d’apposer leur signature. « L’ichtyogramme » est donc un mode d’expression du respect et de la gratitude du marin pêcheur envers la mer nourricière. Dans cet élan artistique s’expriment la satisfaction et la fierté d’avoir pris une pièce d’exception mais aussi la reconnaissance de la générosité des océans.
Calligraphies
JEUX de MOTS, JEUX de LETTRES
la beauté d’écrire, entre calligraphie et calligrammes.
C’est ainsi que je veux nommer ces recherches qui m’ont été inspirées par Hassan MASSOUDY, exceptionnel calligraphe avec qui j’ai eu la chance de travailler. Lui aime à recopier en langue arabe une phrase poétique, un vers emprunté à des penseurs de toute époque ou pays à l’aide d’un calame de roseau. Il en extrait le mot essentiel qu’il amplifie et magnifie en couleurs avec des outils de sa propre fabrication.
« Au cœur de notre trépidant XXIe siècle où prédominent rapidité et rentabilité, la calligraphie reste un art tout de patience. La capacité du calligraphe à retenir sa respiration se reflète dans la qualité de son geste. Un mouvement poussé ou tiré ne sera pas le même si l’on expire en le faisant.
Avant de calligraphier une lettre ou un mot, il faut prévoir les endroits où il sera possible de reprendre son souffle et par la même occasion de reprendre de l’encre. »
Hassan MASSOUDY, Calligraphie arabe vivante, Paris, Editions Flammarion, 1981.
Pour mes Callimots, j’ai souhaité 3 choses, comme dans une règle du jeu :
- Le spectateur est invité à porter un premier regard qui identifiera l’objet ou l’animal représenté. Facile même pour un enfant qui ne maîtrise pas encore la lecture !
- Il lira ensuite le mot, car la règle que je me suis imposée est de respecter l’ordre des lettres composant ce mot. Pas d’ajout d’accessoires ou de fioritures.
- Le défi de ces callimots est de mettre en harmonie les caractères des lettres avec l’esthétique de l’objet ou de l’animal choisi. Par exemple, les écailles du dos du CROCODILE sont évoquées avec les vides des lettres, la CAFETIERE et la THEIERE s’opposent dans leur style décoratif.
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